Le gros feu

Le journal “l’union bourguignonne” publiait le mardi 20 juin 1865 :

“Hier soir à dix heures, une vaste et sinistre lueur était aperçue de Dijon, dans la plaine. A onze heures de puis la gare, on voyait les flammes, sans pouvoir préciser où était le foyer de cet incendie. Ce matin, on apprend que c’est à Champdôtre qu’a lieu le désastre. Toute la garnison d’Auxonne, les corps des pompiers alentours se sont portés en grande hâte au secours de cette malheureuse population.”

Le feu a pris vers 21h30 dans les hebergeages prés de l’habitation du garde forestier Simonet. Le vent très violent soufflait du nord-est. Malgré les secours portés par tous les pompiers de la région, Champdôtre a vu brûler 90 maisons. Ainsi 320 personnes se retrouvent sans abri.

Mobiliers, récoltes, bestiaux sont détruits, personne heureusement n’a péri. Les pertes sont évaluées à 300 000 francs. La zone sinistrée, complètement réduite en cendres, s’étend de la ruelle aux prêtres jusqu’au marais des joncs. Tout a flambé sauf une maison, l’habitation de Mme Bassu (Maison Moutrille).

La ligne de la rue aux prêtres fut choisie par les pompiers comme ligne d’arrêt de l’énorme feu. Sur cette ligne se trouvaient en effet les rares maisons couvertes en tuiles. D’autre part, elles étaient séparées les unes des autres par de grands jardins.

De nombreux dons sont faits pour venir en aide à la population, une souscription est ouverte. Pendant un mois, l’union bourguignonne publie le montant des dons faits en faveur des sinistrés parmi lesquels on relève le produit du concert donné place d’armes à Dijon par la société chorale.

Comment une telle catastrophe a-t-elle été possible ?

Au mois de juin, la paille qui recouvre les toits est très sèche. Les maisons sont construites en matériaux très inflammables, les escaliers sont en bois, les murs en pisé dans un coffrage en bois.

L’individu soupçonné d’avoir mis le feu par vengeance personnelle a été mis en état d’arrestation.

D’après les recherches effectuées par Mr Maurice Parizot

 

Le gros feu de Champdôtre en 1865